Namibie

1998

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Nous atterrissons à Windhoek, capitale de la Namibie que nous quittons aussitôt pour rejoindre le désert du Namib, un des plus vieux déserts du monde. C’est une véritable mer de dunes de sable rouge dont certaines atteignent 300 à 400 mètres. Les formes et les couleurs changent au gré du vent et de la lumière du jour. Elles sont parmi les hautes du monde.

C’est le fleuve Orange, frontière avec l’Afrique du Sud, qui charrie dans la mer des tonnes de sable.

Le courant du Benguela, en remontant le long de la côte Atlantique rejette ensuite ce sable sur la côte apportant richesse, par les diamants qu’il transporte et désolation car aucune végétation ne peut survivre dans ce sol aride. Ces terres peu accueillantes et n’offrant aucun refuge sont longtemps restées inexplorées . Les premiers visiteurs européens furent des marins portugais qui cherchaient la route des Indes à la fin du XVe siècle. Puis au  XIXe, les missionnaires allemands commencèrent à pénétrer le pays et  les premiers fermiers allemands occupèrent les terres. La Namibie devient une colonie allemande. En 1914, poussés par les anglais, l’Afrique du Sud envahit la  Namibie et porta un coup final aux allemands.

En 1920, les allemands doivent renoncer à leurs colonies et la Namibie devient un protectorat de l’Afrique du Sud. Ce n’est qu’en 1990, que l’indépendance fut proclamée.

Le désert du Namib s’étend tout le long de la côte atlantique, mais avec une diversité de paysages exceptionnelle. Contre toute apparence, Le Namib est malgré tout un désert vivant. Le courant du Benguela provoque des brouillards  qui apporte un peu d’humidité et de vie. Des insectes, des reptiles et des plantes utilisent la condensation du brouillard pour obtenir la quantité d’eau nécessaire à leur survie. Des groupes d’oryx et d’autruches parcourent les dunes à la recherche de la moindre végétation. Grâce à leur système de respiration , ces animaux arrivent à vivre dans cet univers hostile et supportent des températures qui sont mortelles pour d’autres.

A Cape Cross, incroyable spectacle que ces milliers d’otaries à proximité du désert. Le courant du Benguela fait remonter à la surface des eaux très froides, enrichies en éléments nutritifs qui va favoriser une forte densité de poissons et d’otaries. Le vacarme assourdissant couvre le bruit des vagues. La colonie est à son plein et les mâles sont revenus pour la saison de la reproduction . Les combats sont fréquents. Il s’agit de s’assurer le contrôle de son territoire minuscule. L’otarie se distingue du phoque par des nageoires qui se replient sous le ventre et qui lui permettent de marcher et possède des oreilles externes. La femelle donne naissance à un seul  jeune. Dans les premières minutes de la naissance, la mère et son petit échangent les cris qui leur serviront de reconnaissance. La gestation dure neuf mois. Les femelles font le va-et-vient. Elles retournent rapidement  en mer pour se nourrir et reviennent à terre pour allaiter le jeune. Les mâles, après deux mois de combats incessants et de nombreux accouplements, retournent en mer pour de longs mois. Ainsi va la vie des otaries.

Un peu plus loin des arbres étranges arrivent à pousser dans ces plaines caillouteuses, comme l’arbre à carquois, ainsi nommé car les bushmen utilisaient ces branches pour faire un carquois pour transporter leurs flèches.

C’est aussi grâce au brouillard que l’on rencontre cette plante, la Welwitschia mirabilis qui absorbe l’eau déposée sur ses feuilles . Cette plante, tout à fait étrange, que l’on ne trouve que dans le Namib, développe toute sa vie durant deux uniques feuilles qui se fendent et aboutissent à un amoncellement confus de lanières. L’extrémité des feuilles en contact avec le sol finit par mourir et se désséche, tandis que la partie vivante reste rigide. Cette plante a une longévité  exceptionnelle car certaines atteignent 1500 ans. Et si vous voulez reconnaître le mâle de la femelle, c’est par la taille des cônes munis de pollens, les gros sont des femelles tandis que les petits sont des mâles.

Cette région d’Afrique australe est une des premières régions habitées par nos ancêtres. En témoignent de nombreuses  gravures rupestres à Twyfelfontein réalisées dans du grès rouge. Ces oeuvres sont dues aux chasseurs et remontent à l’époque du paléolithique, 3000 à 4000 ans avant notre ère. Twyfelfontein renferme au moins 2500 gravures et représentent des animaux : éléphants, rhinocéros, girafes, etc. Au Nord-Ouest de la Namibie, à Opuwo, entrée du Kaokoland, cohabitent Hereros et Himbas, deux mondes à part et pourtant les Hereros et les Himbas ont la même origine.

On reconnaît les femmes Hereros à leur costume hérité de la colonisation allemande et qui, en dépit de la chaleur, portent des jupes longues et 5 jupons superposés.  Les Himbas vivent surtout le long de la rivière Kunene, frontière avec l’Angola Les Himbas sont des pasteurs-nomades. Ils sont installés là probablement depuis le 16e siècle venus d’Angola et vivant en autarcie, ils ont conservé des traditions héritées des temps les plus anciens. Les Himbas déménagent de camp tout au long de l’année. La construction du nouveau camp est le travail des femmes.Les Himbas ont la particularité d’organiser leur structure sociale en deux catégories : la descendance du père et la descendance de la mère.

L’homme a le crâne rasé à l’exception d’une natte qui part du sommet du crâne et porte un collier de coquillages, fait par sa mère. Une fois marié, il doit garder ses cheveux recouverts d’un tissu. Les femmes s’enduisent le corps et les cheveux d’une poudre ocre, mélangée dans de la graisse et des herbes aromatiques. Les Himbas voient des liens symboliques entre leurs corps et le pelage du bétail. Elles portent de nombreux bijoux, dont une conque en collier et des ornements en peau de chèvre, sur la tête et en guise de jupe.